Laurence Baron, la valeur ajoutée d'un docteur selon un recruteur
Après une carrière de 20 ans au service des fournisseurs de matériels de laboratoires, Laurence Baron (docteur Sorbonne Université) a eu envie de créer sa propre entreprise.
Elle a fondé Kaptitude fin 2008.
Elle a accepté de nous en parler et de nous dire quelle est, selon elle en tant que recruteur, la valeur ajoutée des docteurs.
Quelle est l’activité de Kaptitude ? Qu’a-t-elle d’innovant ?
La principale activité de Kaptitude est de fournir aux responsables de formation et aux responsables hygiène et sécurité de laboratoires publics ou privés une plateforme privatisée permettant de diffuser en ligne un contenu de formation et de gérer le suivi des apprenants. Les formations sont à destination du personnel de laboratoire. Elles traitent de la prévention des risques, du management de la qualité et de la diffusion des bonnes pratiques. Pour les entreprises, de nouvelles obligations de prévention des risques ont été ajoutées. ». En la matière, la réglementation s’étant renforcée, la formation « classique » en face à face et en petit groupe devient peu appropriée car il manque l’évaluation véritable de l’apprenant. C’est là que Kaptitude apporte une solution. Interactifs et adaptés aux problématiques spécifiques du client, les modules de formation confrontent les apprenants à des situations réelles, permettant ainsi une évaluation des nouvelles compétences acquises.
Votre entreprise compte actuellement 9 membres et vous recrutez actuellement un ingénieur technico-commercial scientifique. Quelle est la valeur ajoutée d’un docteur sur un tel poste ?
Tout d’abord le docteur qui a fait son projet doctoral en chimie ou en biotechnologie connaît bien le milieu et c’est un atout de taille. Il est certain que le fait de connaître la vie dans les laboratoires ajouté à l’esprit d’analyse et de synthèse que développe la formation par la recherche, augure d’un bon candidat. Toutefois, le docteur devra aimer le contact et avoir une fibre commerciale pour postuler à un tel poste. Dans notre société, nous valorisons l’expérience du projet doctoral comme une expérience professionnelle mais il faut nous prouver cette expérience. Nous attendons d’un docteur une maturité accrue par rapport au diplômé de master 2. Comparé aux ingénieurs, les docteurs sont plus ouverts, plus imaginatifs et plus curieux. C’est pourquoi un docteur peut postuler sur un poste en vente ou marketing. C’est une tendance, bien sûr, tout est fonction de la personnalité.
Comment votre entreprise vit-elle la crise ? Quelles sont ses perspectives de développement ?
Notre entreprise est toute jeune. Elle est appelée à s’agrandir. Dans un avenir plus ou moins proche des postes en marketing ou de chef de produit seront ouverts notamment à des docteurs pour enrichir l’offre des prestations. Nous sommes dans un contexte où le besoin en formation augmente, nous sommes sur un marché porteur peu touché par la crise. Je pense que nous entamons notre activité au bon moment, les pratiques de e-learning sont maintenant possibles avec l’ADSL, le besoin de renforcer l’employabilité des collaborateurs pousse les entreprises à former leurs employés et la règlementation de la prévention des risques devient plus importante. Néanmoins, cette société étant une star up, il faut qu’elle s’implante, se fasse connaître et réussisse sa croissance.
Propos recueillis par Claudine Prieur en avril 2010.
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