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Institut de formation doctorale
Collège doctoral Sorbonne Université

Stéphanie Nouveau, directrice d'études cliniques, L'Oréal

Docteur de Sorbonne Université, Stéphanie Nouveau a soutenu sa thèse en biophysique en 1994. Son sujet traitait de l’imagerie par résonance magnétique de la peau.Elle nous retrace son histoire chez L’Oréal, où elle travaille depuis plus de 15 ans.

Quand et comment avez-vous commencé à travailler chez L'Oréal ?

Mon histoire chez L’Oréal commence avant mon doctorat. En 1989, souhaitant effectuer mon stage de DEA en entreprise, j’ai contacté le chef du département de biophysique en recherche avancée. A cette époque, c’était une démarche rare de la part d'une étudiante d’université. Ma motivation de faire de la recherche appliquée l’a surpris et je suis entrée en tant que stagiaire dans l’entreprise, au sein du centre de recherche de Clichy. A l’issue de ce stage, L’Oréal m’a proposé un CDI pour développer et valider des méthodes non invasives d’exploration cutanée essentiellement en imagerie. En parallèle de cet emploi, j’ai continué en thèse. Un an après ma soutenance, j'ai rejoint la direction de la recherche clinique prospective de L'Oréal, où je travaille depuis fin 1995.

 

En quoi consiste votre métier ?

Aujourd’hui, je suis responsable d’études et de projets cliniques. Ma mission est d’améliorer les connaissances sur les différents types de cheveux et de peaux afin d'identifier de nouvelles cibles biologiques pour nos produits et de les adapter à nos clients. Prenons le cas des peaux sensibles. Un questionnaire a été envoyé à plusieurs milliers de femmes de différents pays déclarant avoir la peau sensible. Nous avons découvert que ces femmes avaient en commun des signes neurosensoriels, notamment un dérèglement de l’innervation sous-cutanée. Cette étude a mis à jour la cible biologique des cosmétiques pour peau sensible : les nerfs de la peau. Cela a permis de développer de nouvelles gammes d’actifs dédiés à ce type de peaux. Dans ce métier, j’ai l’impression de toujours apprendre, de progresser scientifiquement. C’est à la fois un métier d’expert mais avec des applications très concrètes. Il y a vraiment possibilité de faire de vraies carrières scientifiques en développement clinique. De plus, c'est très enrichissant de travailler avec des services hospitalo-universitaires et des volontaires du monde entier.

 

Quelle est l’échelle de grandeur de la rémunération dans votre entreprise ?

Pour un junior de niveau Master 2, la rémunération annuelle est de 36 000 K brut, ajouté d’un intérêt de participation qui correspond à 2-3 mois de salaire en fonction des responsabilités. Chez L’Oréal, le niveau docteur est pris en compte, comme une expérience professionnelle, leur rémunération est donc supérieure à celle d’un master. L’expérience internationale est aussi appréciée, mais les docteurs embauchés n’ont pas tous forcément effectué un post-doc.

 

Quels conseils donneriez-vous aux doctorants qui voudraient postuler dans le privé ?

Profitez des journées entreprises pour rencontrer des professionnels insérés. Soyez curieux. Offrez-vous le maximum d’opportunités pour vous rendre compte de la réalité et du panel de métiers qui s'offrent à vous. Cela aide à choisir. Et surtout, osez. La différence entre un élève de grandes écoles et un étudiant d’université est que l’élève a confiance en lui et qu’il ose plus facilement à aller vers les autres. Les universitaires sont plus « timides ».

Ayez conscience de la valeur ajoutée de la formation doctorale; à savoir rester concentré, tenir la route sur une longue durée, mais aussi savoir mettre un terme à une étude, à une recherche. Enfin, ouvrez-vous à autre chose que votre sujet de thèse. Ce qui nous intéresse, ce n’est pas le sujet de la thèse mais la tête bien faite et comment vous interagissez avec vos collègues, vos collaborateurs, avec le monde qui vous entoure…

 

Interview réalisée en décembre 2008 par Claudine Prieur

15/10/18

Traductions :

    Contact

    Isabelle Grova (isabelle.grova @ upmc.fr)

    Département formation & carrières

    Escalier G, 2e étage

    15 rue de l'école de médecine 75006 Paris

    01 44 27 81 98