Ariadna Martinez, docteur en nanotechnologie
Microscopie holographique de haute résolution avec des espions nanométriques
Ma thèse porte sur l’imagerie 3D grâce à un montage holographique. Qui n'a jamais vu des hologrammes dans la « Guerre des Étoiles », où la princesse Leia apparaît sous forme d'une image lumineuse en volume pour parler à distance à ses copains? Dans mon cas, par contre, il s'agit d'un microscope holographique, ce qui me permet d'imager non pas une princesse de taille humaine mais des volumes tout petits !
À différence d'une image 2D (tel qu’une photographie) où une seule source lumineuse éclaire l'objet à imager et en obtient une projection plate, l'holographie se sert de deux faisceaux laser pour l'éclairage. C'est l’interférence entre les deux qui nous donne l’information de l’objet en profondeur.
J'étudie notamment le mouvement de billes métalliques de taille nanométrique en solution dans une minuscule piscine liquide. On ne peut pas les voir à l'oeil nu, mais elles jouent le rôle d’un espion, nous révélant des informations à l’échelle microscopique autrement inaccessibles. Utilisées déjà comme détecteurs ultrasensibles et même pour des thérapies contre le cancer, le but de ma thèse est de me servir de ces billes métalliques pour faire des images du monde tout petit à très haute résolution. Les images que j’obtiens grâce à elles ressemblent un tableau pointilliste ou, si vous le préférez, à un écran à millions de pixels, dans lequel on pourrait zoomer à l’infini et retrouver toujours des points plus petits à l’intérieur, avec plus en plus de détail, et tout cela, en 3D !
Ariadna explique son projet doctoral aussi dans une vidéo de deux minutes sur le site de l'Huffingtonpost. Retrouvez-la.
Ariadna Martinez-Marrades a été la lauréate du jury à l'occasion de l'édition 2014 du concours "Ma thèse en 180s" à Sorbonne Universités et le deuxième prix de la compétition régionale Ile-de-France de ce même concours.