Gaetan de Lavilleon, docteur en neurologie
Création de souvenirs artificiel pendant notre sommeil
Nous savons que notre cerveau est particulièrement actif durant le sommeil. Lorsque nous dormons, notre cerveau, lui, continue de créer. Ainsi, il a été montré que le cerveau du rongeur, pendant son sommeil, rejouait les trajectoires que l’animal avait effectuées pendant la journée. Il existe dans notre cerveau, comme dans celui des rongeurs, des cellules particulières, qui s’activent à des endroits bien précis de notre environnement. À chaque endroit d’une pièce, ou d’un chemin, sa cellule propre. On les appelle donc des cellules de lieu. On peut ainsi, en enregistrant l’activité de ces neurones, savoir où est l’animal. Et lorsqu’il dort, des trajectoires entières sont effectuées, comme si l’animal rêvait qu’il marchait dans ce labyrinthe. Pendant cette phase de sommeil, nous n’avons pas seulement enregistré l’activité du cerveau, et de ces cellules. Nous avons stimulé une région précise, impliquée dans les processus de plaisir. Ainsi, dès qu’une cellule précise était active, dès que la souris rêvait de ce lieu, nous stimulions cette région, provoquant comme un plaisir onirique.
Au réveil de l’animal, nous avons pu voir qu’il se rendait immédiatement dans ce lieu que nous avions choisi, celui représenté par cette cellule, afin d’y retrouver l’idée d’une récompense, qui, malheureusement pour elle, ne venait que de ses rêves !
Nous avons pu montrer que ces cellules de lieu étaient bien à la base de notre navigation spatiale, mais aussi que faire de nos rêves une réalité, serait finalement possible.
Retrouvez Gaétan dans la vidéo de deux minutes de l'Huffingtonpost. Il y explique son sujet.
Gaétan de Lavilleon a participé à l'édition 2014 du concours "Ma thèse en 180s" et a remporté le prix du public pour la finale Sorbonne Universités et le troisième prix de la finale régionale.