Bertille Martinez
Des nanoparticules pour voir la nuit
En thèse à l’Institut des Nanosciences de Paris, je travaille sur des capteurs qui permettent de voir dans la nuit et qui sont utilisés dans les caméras infrarouges.
Tous les corps émettent des rayonnements qui dépendent de leur température. Par exemple, un métal chauffé émet de la lumière, c’est-à-dire un rayonnement visible. S’il est très chaud (1500 °C), cette lumière sera blanche, s’il l’est moins (700 °C) elle sera rouge. Les humains à 37 °C émettent quant à eux des rayonnements infrarouges : nous ne les voyons pas avec nos yeux, mais ils peuvent être détectés par des caméras infrarouges. Autrement dit, on peut nous voir même dans le noir. Intégrées dans des voitures, ces caméras seraient particulièrement utiles pour assister la conduite de nuit.
Il existe déjà des caméras infrarouges commercialisées, mais elles sont trop chères pour beaucoup d'applications. L’objectif de ma thèse est de développer des nouveaux capteurs bien moins coûteux. J’ai choisi de travailler avec des nanoparticules très faciles à synthétiser en laboratoire. Comme elles sont très petites (deux cent mille fois plus fines qu’un cheveu), elles ont des propriétés quantiques : le type de rayonnement absorbé dépend de leur taille, un peu comme si on pouvait modifier la couleur d’un matériau en le coupant en deux. Il faut donc fabriquer la bonne taille qui absorbe les infrarouges. La particule convertit ensuite cette absorption en courant électrique, et il ne reste qu’à détecter le courant pour fabriquer une image.